Comment faire la omra ?.
Comment faire la omra ?.
La omra
Le pèlerin qui veut accomplir la omra est appelé mouaâtamir.
La omra peut être accomplie à n’importe quel moment de l’année. L’accomplissement de la omra pendant le ramadan est considéré comme équivalent au hajj et elle offre les mêmes récompenses. Néanmoins, l’accomplissement de la omra durant le ramadan ne remplace pas le hajj, dont l’accomplissement est obligatoire (fardh) pour le musulman au moins une fois dans sa vie, s’il a la capacité physique et la capacité financière.
Pour accomplir la omra, il faut être en état d’ihrâm. L’ihrâm est un état de pureté et de sacralisation. Lorsqu’il se trouve en état d’ihrâm, le pèlerin est qualifié de « muhrim » et la pèlerine de « muhrima ».Le mot ihrâm est également utilisé pour décrire le vêtement porté par les pèlerins en état d’ihrâm. Les hommes revêtent un vêtement blanc, sans couture, composé de deux pièces. La première couvre le torse mais, pendant la omra ou le hajj, pas forcément l’épaule droite. La deuxième couvre le bas du corps de la taille au genou. Les femmes portent de longues robes qui les couvrent de la tête aux pieds. Des sandales, de préférence à des chaussures.
Avant d’entrer en état d’ihrâm, les pèlerins(mouaâtamirins) doivent se laver. Les hommes peuvent se couper les cheveux et les ongles. Durant l’ihrâm, le pèlerin ne doit pas avoir de rapports sexuels, ni se raser , se couper les ongles ou la peau. Il est également interdit de tuer des animaux, sauf ceux qui sont dangereux, de se battre ou de se quereller, de se parfumer, de se laver les cheveux au shampooing, de porter des gants ou des chaussettes et de déraciner des tiges d’avoine ou des arbres. Ceux qui commettent ces actes, que ce soit sciemment, à leur insu ou par oubli, doivent faire une expiation en sacrifiant un animal ou en faisant l’aumône.
Il existe cinq lieux à une certaine distance de la ville sainte de La Mecque que le pèlerin ne doit pas traverser avant d’être en état d’ihrâm(sacralisation) s’il souhaite entrer dans el Masjid al Haram, la mosquée sacrée, pour la omra ou le hadj. Ces haltes ou stations sont appelées miqats sont au nombre de cinq.
Emplacement des Miqats
Dhu’l-Hulayfah: Ce miqat est à environ 9 kilomètres de Médine et à peu près 450 kilomètres de La Mecque. Dhu’l-Hulayfah est le miqat pour ceux qui vivent à Médine et pour ceux qui se dirigent La Mecque de cette région.
Juhfah: Ce miqat est à environ 190 kilomètres au nord-ouest de La Mecque. C’est le miqat pour ceux qui viennent de la Syrie.
Qarn al-Manazil:Ce miqat est une region vallonnée à environ 90 kilomètres à l’est de La Mecque. C’est le miqat pour les personnes qui vivent à Najd et pour celles qui arrivent de cette de cette région et se dirigent à la mecque
Dhat Irq: Ce miqat est à environ 85 kilomètres vers le nord-est de La Mecque. C’est le miqat pour les peuples d’Iran, d’Irak et pour tous ceux qui viennent de cette région.
Yalamlam: Ce miqat est une region vallonnée à environ 50 kilomètres au sud-est de La Mecque. C’est le miqat pour le peuple du Yémen et pour ceux qui viennent de cette région. C’est le miqat pour de nombreux pèlerins de Chine, du Japon, d’Inde, et du Pakistan, qui viennent par bateau.
La region en dehors d’Haram, la terre sainte sur laquelle la cité de La Mecque s’étend, est appelée al-Hill. Les musulmans qui entrent dans la région du haram pour affaires, ou pour tout autre raison , n’ont pas besoin d’entrer en état d’Ihrâm avant de pénétrer dans la ville sainte de La Mecque à moins qu’ils n’aient l’intention d’entreprendre la omra ou le hajj. Les musulmans qui viennent à La Mecque avec l’intention d’entreprendre la Omra ou le Hajj ne doivent pas traverser un miqat s’ils ne sont pas en état d’ Ihrâm, sauf s’ils habitent dans la region entre le miqat et le Haram. Dans ce cas-là ils peuvent entrer en état d’Ihrâm chez eux ou juste avant d’entrer dans la region du haram.
les rites de la omra
Avant de se mettre en Ihram (sacralisation), il est bon de se laver entièrement le corps en faisant un Ghusl (ablutions majeures), de s’épiler certaines parties comme les aisselles et le pubis, se couper les ongles, se tailler la moustache et de se mettre du parfum (musc par exemple).
Après avoir effectué le Ghusl, le pèlerin attache autour de sa taille le Izar (une sorte de pagne blanc) et met sur le haut de son corps le rida (une sorte de « drap » blanc). Pour se chausser, le pèlerin mettra des sandales. Il est possible d’avoir sur soi l’habit d’Ihram dans sa chambre d’hôtel avant d’être au Miqat, comme cela a été fait par le Prophète (salla LLAHOU ‘aleyhi wa salam) et les Sahaba.
Il faut bien avoir à l’esprit que le fait de porter l’habit d’Ihram n’est pas synonyme d’entrée en état de sacralisation.
Exemple des pèlerins(mouaâtamirins) venant de Médine en direction de la Mecque.
De Médine en direction à La Mecque on passe par le miqat sera celui de Dhou-El Houlayfa que l’on appelle Abyar-Ali (distant de Médine de 9 Km).
Une fois au miqat, les pèlerins(mouaâtamirins) peuvent (acte conseillé mais pas obligatoire) effectuer une prière surérogatoire car l’endroit est béni.
Dans le cas où le pèlerin arrive au miqat au moment de la prière de dohr, il effectue sa prière , puis il formule son intention d’effectuer la omra (comme l’avait fait le Messager d’Allah Salla Lahou aleyhi wa salam).
Dès qu’il finit sa prière, et qu’il décide d’entrer en état d’Irham (sacralisation), le hajj (pèlerin) se tient en direction de la Qibla (en position debout) pour faire l’intention qui suit : « Labayka Allahoumma Omra » auquel on peut ajouter Allahoumma hadhihi ‘omratan la riya-a fiha wa la soum’atan » (Mon Seigneur, j’accours à ton appel pour accomplir une ‘Omra » et « sans ostentation ni recherche de réputation »).
On peut, dans le cas où l’on craint qu’un évènement risque de nous faire arrêter la omra ou le hajj, rajouter à la phrase suivante :
« Allahoumma mahilli haythou habastani » (Mon Seigneur, je me désacraliserai là où tu me feras arrêter)
Dès que le mouaâthamir reprend son voyage en direction de la mecque , il commence à faire la Talbiya (à haute voix)
« LABAYKA ALLAHOUMMA LABAYK, LABAYKA LA CHARIKA LAKA LABAYK, INNA AL-HAMDA, WA NIAMATA, LAKA WAL-MOULK, LA CHARIKA LAK » (Je réponds à Ton appel ô Allah ! Je réponds à ton appel. Tu n’as pas d’associé. La louange et le bienfait t’appartiennent ; ainsi que La Royauté, Tu n’as pas d’associé»)
Le mouaâtamir doit prononcer la Talbiya le long de sa route. Il peut ajouter de temps en temps le Tahlil : «LA ILAHA ILA ALLAH» (Nulle divinité à part ALLAH).
Il faut garder à l’esprit qu’en état de sacralisation (Ihram), certaines choses deviennent interdites comme :
• le fait de se raser ou de se couper ses cheveux,
• le fait de se couper les ongles (que ce soit des mains ou des pieds)
• le fait de s’embaumer le corps ou le vêtement de parfum.
• le fait de conclure un zawaj (mariage) ou en faire la demande pour soi ou pour quelqu’un d’autre.
• le fait de s’adonner aux préliminaires de la relation sexuelle : embrasser son épouse…
•le fait de faire l’acte charnel concrètement avec son épouse.
• le fait d’abattre un gibier
Ces 7 prohibitions concernent à la fois les hommes et les femmes. Toutefois, deux autres prohibitions s’ajoutent aux hommes et sont exclusives à ces derniers.
Ce sont donc :
• le fait de se mettre quelque chose (qui soit en contact directe) sur la tête comme un chèche, un chapeau, une écharpe, une casquette, une visière…
•le fait de mettre des habits où il y a des coutures et qui sont façonnés comme par exemple des pantalons, des chemises, des survêtements, des pulls, des tee-shirts…
Les sœurs, quant à elles, peuvent mettre les vêtements qu’elles désirent ; toutefois, il ne faut pas qu’elles mettent des gants ni cacher leur visage par un sitar par exemple.
L’arrivée à la ville sacrée de La Mecque
Quand le pèlerin(mouaâtamir) arrive à l’endroit béni de La Mecque (AL HARAM AL MAKKI), et que les maisons de La Mecque soient aperçues, le mouaâtamir arrête de prononcer la Talbiya pour se consacrer à faire certains actes, qui sont :
• Il est bon pour le mouaâtamir de se laver entièrement le corps en faisant ce qu’on appelle en arabe un « Ghusl » (ablutions majeures, sorte de douche durant laquelle l’ensemble du corps doit être atteint par l’eau) avant de rentrer dans la ville bénie de La Mecque, et de faire l’entrée dans la ville sacrée de La Mecque en plein jour (si c’est possible par la permission d’ALLAH).
• Une fois le mouaâtamir installé dans son hôtel, il se dirige vers le Masjid el Haram (ce qui signifie en arabe : Mosquée Sacrée) en y entrant par la porte BANOU SHAYBA, en avançant le pied droit et en proclamant la phrase suivante : (version phonétique) «ALLAHOUMMA SALI WA SALAM ALA MOHAMAD , ALLAHOUMMA IFTAH LI ABWÂBA RAHMATIK» (que la Paix et le Salut d’Allah soient sur Mouhammed, ô Allah ouvre-moi les portes de ta miséricorde).
• Dés qu’il aperçoit la Sainte Ka’ba, il peut lever ses mains pour invoquer le seigneur de l’univers et faire des dou’as, c’est-à-dire des invocations (l’éminent Ibn Abbas Radi Allahou ‘anh l’avait fait). Il n’y a pas de dou’a en particulier, toutefois il est dit que le prince des croyants omar (radi ALLAHOU ‘anh) invoquait comme suit (version phonétique) :
«ALLAHOUMMA ANTA SALAM, WA MINKA SALAM, FA HAYINA RABANA Bl SALAM»
Le Tawaf d’arrivée (tawafou el-quodoum)
Ensuite, le pèlerin va vers la pierre noire (AL-Hajarou El-Aswad), se tient en face d’elle et dit (version phonétique) « BISMILLAH, ALLAHOU AKBAR » Ensuite, il la touche et l’embrasse.
Dans le cas où il ne peut l’embrasser de manière effective, il la touche avec sa main droite et embrasse ensuite sa main. Dans le cas où il ne peut même pas la toucher, le mouaâthamir lui fera signe avec sa main de loin. Il doit refaire ce geste à chaque tour obligatoire qui sont au nombre de sept.
Il faut savoir qu’il n’est pas autorisé de pousser les autres pèlerins pour s’approcher et tenter d’embrasser al -hajar el-aswad (la pierre noire)
Avant de débuter le tawaaf el qoudoum , le mouaâthamir doit laisser nue son épaule droite en passant son rida en dessous de son aisselle droite puis en la mettant sur son épaule gauche. Ceci est appelé EL-IDTEBA’.
A partir de ce moment-là, le mouaâtamir entame son tawaf en faisant des tours autour de la Ka’ba de sorte que la Ka’ba soit à sa gauche en passant derrière EL-HIDJR. Le pèlerin est tenu de faire sept tours (CHAWT), à chaque passage devant la pierre noire il sera comptabilisé un chawt (un tour).
Le pèlerin doit faire les trois premiers tours tout en hâtant le pas (AL-RAML) : ceci ne se fait que dans TAWAAF EL-QOUDOUM, puis il marche pour les 4 derniers.
II est bien mais pas obligatoire de toucher avec sa main EL-ROUKN EL YAMANI (nom du coin précédant le coin de la pierre noire) à chaque passage .
II est bien de réciter durant la distance qui sépare EL-ROUKN EL YAMANI et la pierre noire :
«RABANA ATINA FI DOUNYA HASSANAH, WA FI-L-AKHIRATI HASSANAH, WA QINA ‘ADHABA N-NAR» (version phonétique), ce qui signifie «ô Seigneur ! Accorde nous le bien ici-bas et dans l’au-delà ; et protège-nous du châtiment du feu»
Il faut savoir que, mise à part la dou’a citée juste avant, le tawaf ne contient pas de dou’as précis . Le pèlerin peut donc dire la dou’a qu’il veut ou réciter du Saint Coran.
Quand le 7ème tour est fini, le pèlerin couvre son épaule droite. le pèlerin se place derrière la station d’Ibrahim de façon à ce que le Maqam Ibrahim soit entre le pèlerin et la Ka’ba, et il fait deux unités de prière (rak’a) avec sourate EL KAFIROUN (n°109) dans la 1ère rak’a et sourate AL IKHLAS (n°112) dans la deuxième rak’a, avec la permission d’ALLAH.
Quand cette prière est faite, le pèlerin boit de l’eau de zamzam,
Le Sa’i entre Safa et Marwa
Après ça, le mouaâthamir va en direction de Safa. Dès qu’il se trouve à proximité de Safa, il récite la ayah (verset du Coran) qui suit :
«INNA SAFA WA-L-MARWATA MIN CHA’AIRI ALLAHI, FAMAN HAJJA-l-BAYTA AWI ‘TAMARA FALA JOUNAHA ‘ALEYHI AN YATAWAFA BIHIMA, WA MAN TATAWA’A KHAYRAN FA INNA ALLAHA CHAKIROUN ‘ALIM» (sens approché «SAFA et MARWA sont vraiment parmi les lieux sacrés d’ALLAH. Quiconque fait le pèlerinage à la maison (Sacrée) ou fait l’omra ne commet pas de péché en faisant le va-et-vient entre ces deux monts. Et quiconque fait de son propre gré une bonne œuvre, alors ALLAH est reconnaissant, omniscient»).
Le mouaâtamir (pèlerin) dit ensuite : «NABDAOU BIMA BADAA ALLAHOU BIHI» (sens approché : « je débute par ce qu’ ALLAH a cité en premier lieu »).
Ensuite, le mouaâtamir débute par le mont SAFA, ainsi il le gravit de sorte qu’il voit la KA’BA, il va dans sa direction et prononce la formule :
«ALLAHOU AKBAR, ALLLAHOU AKBAR, ALLAHOU AKBAR. LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAHOU, LAHOU AL-MOULK, WA LAHOU-L-HAMD, YOUHYI WAYOUMIT, WA HOUWA ‘ALA KOULLI CHAY’IN QADIR, LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAH, ANJAZA WA’DAH, WA NASSARA ‘ABDAH, WA HAZAMA-L-AHZABA WAHDAH» (Sens approché : « Allah est le plus grand, Allah est le plus grand, Allah est le plus grand. Il n’y a pas de dieu à part Allah, seul, sans associé, à lui appartient la royauté et à lui la louange, Il donne la vie et donne la mort, et Il est capable de toutes choses. Il n’y a pas de dieu à part Allah, seul, sans associé. Il a réalisé sa promesse, accordé la victoire à Son serviteur et a vaincu toutes les factions Seul. »)
Puis, le mouaâtamir lève ses mains et effectue les dou’as qu’il désire avec la permission d’ALLAH. Il réalise ceci 3 fois d’affilée en relisant la formule vue précédemment et en effectuant des dou’as entre deux à chaque fois.
Après cela, le mouaâtamir descend du mont de safa pour se rendre au mont de marwa (à la marche) en effectuant des dou’as le long de ce trajet. Dès que le pèlerin atteint le premier repère (une lumière de couleur verte), il doit hâter le pas pour arriver au second repère (une lumière verte également). A ce moment-là (dès qu’il arrive au second repère), le mouaâtamir peut remarcher normalement jusqu’à atteindre le mont de marwa.
Le mouaâtamir le gravit et effectue la même chose qu’au moment où il était à safa en allant dans la direction de la Ka’ba et en disant, comme précédemment, la formule « ALLAHOU AKBAR, ALLLAHOU AKBAR, ALLAHOU AKBAR. LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAHOU, LAHOU AL-MOULK, WA LAHOU-L-HAMD, YOUHYI WAYOUMIT, WA HOUWA ‘ALA KOULLI CHAY’IN QADIR, LA ILAHA ILLA-LLAHOU WAHDAHOU LA CHARIKA LAH, ANJAZA WA’DAH, WA NASSARA ‘ABDAH, WA HAZAMA-L-AHZABA WAHDAH».
Le mouaâtamir fera aussi des dou’as entre deux. Le premier trajet (Chawt) est alors fini.
Ensuite, il redescend du mont de marwa pour se rendre au mont de safa en hâtant sa marche entre les deux lumières vertes (les repères). Lorsqu’il est sur le mont de Safa, le haj (pèlerin) réitère les actions faites lors de la première fois : il accomplit ainsi le second trajet (Chawt).
Le mouaâtamir fera, avec l’aide d’ALLAH, 7 trajets (Chawt). L’ultime trajet se clôturera sur le mont de marwa.
Il faut savoir que la Ayah (verset) « INNA S-SAFA WA-L-MARWATA… » ne se lit qu’au moment où le pèlerin se rapproche du mont de Safa pour la 1ère fois avant d’entamer le SA’Y. Il ne faut pas non plus la relire à chaque passage par le mont de safa ni de marwa. Idem pour la parole : « ABDAOU BIMA…».
Le Sa’y n’a pas de dou’a en particulier : le mouaâtamir peut donc dire la dou’a qu’il veut incha ALLAH. Il est rapporté tout de même une dou’a que disaient les compagnons : « ALLAHOUMA-GHFIR WA RHAM, INNAKA ANTA-L-A’ZOU-L-AKRAM »
Quand mouaâtamir clôture les 7 trajets (Chawt), il se coupe un peu les cheveux. Si le temps entre la omra et le hajj (cas du hajj tamatouâa) peut laisser le temps aux cheveux de repousser, alors le mouaâthamir les rasera incha ALLAH.
Le mouaâtamir vient de terminer sa omra. Il se désacralise donc par la permission d’ALLAH.